Les valeurs de Carl Rogers
Les valeurs de Carl R. Rogers
« Le développement de la personne » (citations)
- Chaque fois qu'une autre personne a bien voulu me parler de ses options personnelles, j'y ai gagné quelque chose, ne serait-ce que le fait de constater la différence qu'elles présentent avec ma propre orientation. (p.14)
- Dans mes relations avec autrui, j'ai appris qu'il ne sert à rien, d'agir comme si je n'étais pas ce que je suis.
Tout ceci revient à dire que je n'ai jamais trouvé utile, ni efficace, dans les rapports avec autrui, d'essayer de maintenir une façade, d'agir d'une certaine façon à la surface, alors que j'éprouve quelque chose de tout à fait différent. (p.14-15)
- Mon intervention est plus efficace quand j'arrive à m'écouter et à m'accepter et que je peux être moi-même.
J'ai appris à reconnaître que j'éprouve bien envers un certain individu un sentiment de colère ou de rejet ou, au contraire, que je me sens plein de chaleur et d'affection.
Ces différentes attitudes sont des émotions que je crois pouvoir écouter en moi. (p.15)
La leçon que j'ai apprise, autant au contact de mes clients qu'à travers de mon expérience personnelle, c'est que nous ne saurions changer ni nous écarter de ce que nous sommes tant que nous n'acceptons pas profondément ce que nous sommes. C'est alors que le changement se produit, presque à notre insu. (p.15)
Ce n'est que lorsque j'accepte toutes ces attitudes réelles (chaleur, intérêt, tolérance, bonté, compréhension) comme faisant partie de moi-même, que mes relations avec l'autre peuvent croître et évoluer avec le plus de facilité.
- J'attache une valeur énorme au fait de pouvoir me permettre de comprendre une autre personne.
Notre première réaction lorsque nous entendons parler quelqu'un est une évaluation immédiate, un jugement plutôt qu'un effort de compréhension. Si une personne exprime un sentiment, une attitude ou une opinion, nous avons tendance à penser aussitôt : « C'est juste » ou « c'est stupide », ou encore « c'est anormal », « ce n'est pas raisonnable », « c'est faux », « ce n'est pas bien ». Il est rare que nous nous permettions ce comprendre exactement le sens qu'ont ses propres paroles pour celui qui les exprime.
Cette compréhension m'enrichit d'une façon ou d'une autre en produisant en moi des changements qui font de moi quelqu'un de différent. Mais ma compréhension de l'autre lui permet de changer lui aussi. Lorsque quelqu'un comprend les sentiments d'un autre à fond, il lui devient possible (à l'autre) de les accepter en lui-même. Il constate alors un changement dans ses sentiments et dans sa propre personne. (p.16)
- J'essaie d'ouvrir des voies de communication qui permettent aux autres de me faire part de leurs sentiments et de leur univers tel qu'ils le perçoivent.
Je m'efforce de réduire les motifs de crainte et les besoins de défense, afin que les membres du groupe puissent exprimer librement ce qu'ils éprouvent. J'essaie d'adopter une attitude de compréhension assez sensible pour voir l'autre tel qu'il se voit lui-même et l'accepter comme ayant ses perceptions et ses sentiments.
- Plus je suis prêt à reconnaître ce qu'il y a de réel en moi et chez l'autre, moins j'ai le désir d'essayer à tout prix d'arranger les choses.
Plus j'essaie de m'écouter, d'être attentif à mon expérience interne et plus j'essaie d'étendre cette attitude d'écoute à un autre, moins je me sens pressé d'arranger les choses, de façonner des individus, de les pousser dans les voies que je voudrais leur voir suivre. Paradoxalement, plus je suis simplement moi-même dans toutes les complexités de la vie, plus je cherche à comprendre et à accepter ce qu'il y a de réel en ma personne et en celle de l'autre, plus il se produit de changements.
- Concernant mes actions et mes jugements de valeurs, je découvre que je peux faire confiance à mon expérience. (p.19)
A mesure que je fais de plus en plus profondément confiance à mes réactions totales, je m'aperçois que je puis les prendre pour guide de ma pensée.
Le corollaire de cette découverte est le suivant : une évaluation faite par autrui ne saurait me servir de guide.
A mes yeux l'expérience est l'autorité suprême : ni la Bible, ni les prophètes, ni Freud ni la recherche, ni les révélations émanant de Dieu ou des hommes, ne sauraient prendre le pas sur mon expérience directe et personnelle.(p.20)
- Ce qu'il y a de plus personnel est aussi ce qu'il y a de plus général.
J'ai presque toujours découvert que le sentiment qui me paraissait le plus intime, le plus personnel et par conséquent le plus incompréhensible pour autrui s'avérait être une expression qui évoquait une résonance chez beaucoup d'autres personnes. J'ai fini par en conclure que ce qu'il y a d'unique et de plus personnel en chacun de nous est probablement le sentiment même qui, s'il était partagé, parlerait le plus profondément aux autres.
- Mon expérience m'a montré que, fondamentalement, tous les hommes ont une orientation positive.
Ces orientations sont positives, constructives ; elles tendent vers l'actualisation de la personne, elles progressent vers la maturité et la socialisation. J'ai acquis la conviction que, mieux un individu est compris et accepté, plus il a tendance à abandonner les fausses défenses dont il a usé pour affronter la vie, et à s'engager dans une voie progressive.(p.23)
-La vie, dans ce qu'elle a de meilleur, est un processus d'écoulement, de changement, où rien n'est fixe.
On comprendra pourquoi il n'existe pour moi ni philosophie, ni croyance, ni principe que je voudrais persuader autrui d'adopter ou de maintenir. Je ne puis qu'essayer de vivre selon ma propre interprétation de la signification présente de ma propre expérience ; je ne puis qu'essayer de permettre aux autres, et de les laisser libres de développer leur propre liberté interne afin d'atteindre une interprétation signifiante pour eux de leur propre expérience. (p.24)
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