Sens et Vie

La notion d'interaction

La notion d’interaction.

 

  1. Une interaction est d’abord un échange entre membres du groupe. Elle suppose une communication interpersonnelle. Processus social de base, l’interaction est un phénomène vital pour le groupe. S’il n’y a que peu d’échanges, avec de longs silences, ou des initiatives qui «  tombent à plat Â», le groupe n’est pas très « vivant Â».

Les interactions peuvent être vives, nombreuses, entre deux membres du groupe, mais le groupe est mort, il n’est plus que le public passif d’une joute oratoire entre deux ou trois ténors.

 

  1. L’interaction est l’unité de mesure de la participation. Augmenter la participation consistera, pour l’animateur, à provoquer les interactions.

L’opération d’intensification des interactions consiste, de la part de l’animateur, non pas à multiplier les petits dialogues entre chacun des participants et lui-même, mais à intensifier l’échange des membres entre eux.

 

  1. L’interaction a une qualité différente selon les niveaux de maturité du groupe. Elle peut servir à des « règlements de compte Â» et à des « oppositions systématiques Â». Au niveau suffisant de maturité (participation égalitaire et intercompréhension), elle est le levier de l’efficacité et de la créativité du groupe. Elle consiste alors en une stimulation de la réflexion de chacun par les interventions des autres.

 

 

Valeur des interactions.

 

Les interactions représentent la nourriture du groupe  Leur nombre exprime la vie du groupe, mais on est souvent tenté de les éviter dans la mesure où l’on confond interaction et tension négative. Il arrive souvent que les participants s’imaginent que tout désaccord dans le groupe est à craindre et à éviter comme signe indubitable et menaçant, d’un conflit.

 

Il y a en effet des tensions négatives, inhibant le groupe, et les plus dangereuses s’expriment par l’absence des échanges (silences). Par crainte de la tension sous toutes ses formes, les participants et les animateurs qui commettent cette confusion, recherchent l’accord à tout prix. Par là se développe la croyance absurde que le travail d’un groupe est uniquement fait de concessions individuelles.

 

L’affrontement des idées, des opinions et des sentiments, lorsque le climat de coopération est authentique, est une tension positive nécessaire au progrès. Cette tension créatrice s’exprime par la richesse et la positivité des interactions, ceci dans un climat de participation égalitaire de tous et de coresponsabilité.

 

Lorsque le groupe est en pleine possession de sa maturité et de son dynamisme, l’interaction aboutit à une évolution des idées de chacun sous l’effet des idées des autres, soit dans le sens d’une stimulation, soit dans le sens d’une synthèse, d’un réajustement ou d’un accroissement d’information. Le groupe est alors « germinatif Â» (on trouve ensemble des idées nouvelles auxquelles personne n’avait pensé et qui sont adoptées par le groupe), ce qui est aux antipode de ce qui se passe dans les groupes sous-développés, dans lesquels on ne peut arriver, au mieux, qu’à des « avis majoritaires Â».

 

                                                                        Roger Mucchielli, La conduite des réunions, p.26,27

 

 La notion d'interactop



13/12/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 29 autres membres