Sens et Vie

L'écoute active, la pratique (Jacques Salomé)

L’écoute active, la pratique.

 

 

Dans une relation où nous sentons que A (le demandant) a clairement laissé entendre par une demande, une interrogation, une affirmation … qu’il attendait quelque chose (même s’il ne sait pas quoi) de l’échange : B se décentre de ses propres préoccupations et sent qu’il peut assumer l’échange.

 

  1. B favorise au maximum l’expression de A en lui posant des questions visant à une compréhension plus complète: « Pouvez-vous en dire un peu plus ? Â» « J’ai besoin de mieux comprendre ce que vous dites par là ? Â»

 

  1. B recueille ce que lui a dit A : « Dans ce que vous avez dit, voilà ce que j’ai entendu Â». C’est le reflet simple : simplement renvoyer, redonner à l’autre ce qu’il vient d’exprimer, avec d’autres mots, mais sans rien ajouter et sans interpréter.

 

  1. B propose une compréhension ou une clarification : « Dans ce que j’ai entendu, voilà ce que j’ai compris Â». Il donne à l’autre, au-delà de son écoute, sa compréhension de ce qu’il a perçu de ses pensées non exprimées, de son langage non-verbal, de ses sentiments.

 

Ecouter signifie être capable de recevoir/recueillir ce que l’autre veut nous dire, au niveau et avec l’intention qui est la sienne, de permettre l’émergence de ce qu’il a du mal à dire, et, en même temps, de respecter ce qu’il veut peut être voiler, cacher ou retenir. C’est aussi être capable de reprendre et de résumer ce que l’autre vient de dire. Nous entendons les mots, le contenu, mais nous ne savons pas toujours en écouter le sens.

 

Nous devons faire attention, non seulement à la signification intellectuelle de ce qui est formulé par autrui, mais aussi aux sentiments qu’il a éprouvé dans la situation. Ce qui compte dans l’écoute compréhensive, c’est de percevoir les significations vécues par l’autre, en évitant d’y projeter nos propres peurs et désirs.

 

Notre tentation est d’opposer une résistance au discours de l’autre, si ce dernier contredit trop nos croyances, nos modèles ou nos convictions (sélectivité, occultation, déformation). Ecouter sera donc accepter de lâcher des défenses, de mettre en retrait nos croyances, d’élaguer des certitudes.

 

Concrètement cela voudra dire :

 

  • Accepter de laisser parler (donc se taire soi-même) ; ne pas redouter les silences, surtout quand on sent que l’autre est engagé dans une réflexion profonde qui nécessite un temps de silence.
  • Stimuler si nécessaire : « Peux-tu m’en dire plus ? Â» (Le questionnement).
  • Recadrer l’expression de l’autre en quittant le niveau de la généralisation pour celui de la personnalisation, favoriser le témoignage et l’expression du vécu.
  • Reformuler (redondance) et relier (faire des liens entre les différents éléments discontinus) ; clarifier si nécessaire ; résumer (synthèse).
  • Etre sensible aux sentiments et aux émotions éprouvées par l’autre (que ressent-il ?) et attentif à ceux réactivés en soi par cette écoute (qu’est-ce que j’éprouve ?)

 

(Jacques Salomé, Relation d’aide et formation à l’entretien, p. 99 et p. 69)

 



07/12/2008
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