L'écoute active, généralités (Jacques Salomé)
Ecoute active.
Se former à l’entretien c’est avant tout se former à l’écoute active, c’est à dire avoir une écoute qui permette à l’autre de se dire et de s’entendre.
Une des fonctions de l’entretien d’aide est en effet de permettre à celui qui parle d’entendre ce qu’il dit. En effet celui qui s’exprime n’entend pas tous les messages contenus dans le discours qu’il envoie à l’autre et à lui-même. Le véritable enjeu d’une écoute aidante, n’est pas tant de comprendre l’autre mais de lui permettre d’entendre et de mieux comprendre ce qu’il dit et ce qu’il vit.
« J’en suis arrivé à croire que les seules connaissances qui puissent influencer le comportement d’un individu sont celles qu’il découvre lui- même et qu’il s’approprie. » (Carl Rogers)
(Jacques Salomé : Relation d’aide et formation à l’entretien, p. 14)
Il est bien certain qu’il n’y a aucune recette, aucun concept magique qui puisse
réellement autoriser quelqu’un à mieux comprendre autrui. Il s’agira bien d’une démarche d’engagement personnel dans laquelle il conviendra de passer d’un savoir et d’un savoir-faire à un savoir être et surtout un savoir devenir.
Qui suis-je ? Quel est celui qui est en face de moi ? Quelles sont ses attentes ? Quelle est sa demande ? Sur quoi m’interroge-t-il ? Suis-je en situation de le comprendre, de l’éclairer, de lui permettre de mieux être ? Suis-je capable de me décentrer suffisamment de mes préoccupations, de mes intérêts, de mes à priori, de mes préjugés, de mes certitudes pour me centrer sur lui, pour me mettre à son écoute, pour me rendre disponible à sa façon de voir, de faire, d’être ?
(Jacques Salomé, idem, p.18, 19)
A la fois comme « récepteur » , suis-je en condition d’entendre l’autre là où il est et d’où il me parle ? Et comme « émetteur » , suis-je capable de lui renvoyer ma propre écoute, c’est à dire la façon dont j’ai compris, j’ai reçu ses messages ?
C’est par la qualité du climat, par la tolérance et l’ouverture chaleureuse que se créeront véritablement les conditions d’une expression de plus en plus libre, c’est à dire le terrain propice à des prises de conscience et à des changements.
(Jacques Salomé, idem, p. 92 et p. 37)