Les effets de la reformulation
Efficacité des techniques dans la relation d’aide.
L’objectif de la relation d’aide est de faire en sorte que le client progresse vers une meilleure adaptation et, prenant lui-même en charge son existence, devienne plus capable (par sa responsabilité et ses initiatives) de traiter ou de résoudre les difficultés de son existence.
Les effets de la technique de reformulation.
Le client vit le problème ou la situation, ce qui provoque deux conséquences inévitables :
- Il est le seul à éprouver toutes les dimensions et toutes les résonances de la situation.
- Il est immergé dans la situation et ne peut prendre le recul nécessaire à l’objectivité.
De ce fait, il a le sentiment de « connaître » la situation, et en fait, il la connaît beaucoup plus que quiconque. Mais en même temps il en est le prisonnier. Nous sommes ici devant une loi psychologique qui pourrait se formuler de la manière suivante : « Dans toute situation qui implique fortement un sujet, sa réflexion, loin de permettre l’accès à l’objectivité, le porte au contraire vers la rumination mentale ou des rationalisations secondaires ». Cette rumination mentale est le signe d’une tension intérieure, qui peut prendre le caractère obsédant d’une hantise et constitue une sorte de piétinement sur place qui, généralement, aggrave la situation.
La réflexion véritable par contre tend à découvrir la structure de la situation, à mettre à jour sa trame, à percevoir l’articulation des éléments significatifs et, de ce fait, aboutit à une vue objective liée à un certain détachement qui permet d’envisager ou d’amorcer une issue.
Ainsi la possibilité d’une objectivité s’accroît, et la réflexion, s’exerçant sur les données objectives du problème, peut découvrir ou inventer des solutions personnelles.
Les trois effets de la technique de reformulation.
- L’utilisation que le client a de la situation. Le client est le sujet concerné, le seul donc à éprouver toutes les dimensions et toutes les résonances de la situation. Il est donc indispensable que « l’intéressé » soit amené à exposer ce que la situation est pour lui.
- L’éclatement du sentiment de solitude. Du fait qu’il est le seul à éprouver toutes les dimensions de la situation, le sujet a forcément un sentiment de solitude qui est un facteur aggravant de la situation. Dans l’entretien de compréhension, une situation nouvelle de coprésence et de coresponsabilité se développe. La solitude est rompue.
- La libération du pouvoir de réflexion. Le sujet qui vit son problème ou sa situation, c’est à dire qu’il l’éprouve affectivement d’une manière personnelle et irremplaçable, n’est pas pour autant capable de prendre par rapport à cette situation le recul nécessaire à l’objectivité. La perception qu’il a de la situation n’est pas au niveau réfléchi, mais se trouve au niveau du vécu, c’est à dire qu’elle peut être vivement vécue et intensément éprouvée tout en étant réflexivement obscure et difficile à formuler. Dans l’entretien, la réflexion du sujet, grâce au reflet que lui en fera l’interviewer, parviendra à une formulation objective et le client aura fait un progrès personnel dans la mesure où sa perception affective confuse aura pu passer à la conscience réfléchie claire.